Le travail change à grande vitesse. L’introduction de l’intelligence artificielle efface déjà le souvenir de la désindustrialisation marquant les années 1990, qui elle-même estompait la mémoire des grandes concentrations ouvrières du premier XXe siècle. Caisses automatiques, vente en ligne, travail de plateforme : les innovations technologiques qui bouleversent notre quotidien au travail semblent s’imposer à nous sans qu’il soit possible d’en contrôler le rythme ou le contenu. La rapidité des changements dans les formes du travail nous plonge dans un présent permanent : notre travail n’a pas d’histoire, puisqu’il est sans cesse en transformation. Dans ces conditions, l’histoire et la mémoire des mobilisations autour du travail permettent d’opposer une résistance à l’accablement que provoquent les changements accélérés dans lesquels nous sommes projeté·es. Débattre du passé, étudier les différentes formes qu’ont prises les luttes autour du travail au cours du temps, se positionner dans la continuité ou en rupture avec ces formes historiques : tout cela participe à nourrir les mobilisations présentes.

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Se mobiliser autour du travail : faire l’histoire et l’écrire. Rencontres-débats organisées par les Archives contestataires et le Collège du travail. 31 octobre 2025 et 1er novembre 2025 Le Pneu, 18 rue du Vélodrome, 1205 Genève. Inscriptions possibles auprès de hms-2025@archivescontestataires.ch

Le 31 octobre à 20h, une conférence de la sociologue Maud Simonet professeure à l'Université de Genève présentera des enjeux contemporains sur la question du travail.

Le samedi 1er novembre, après un exposé des Archives contestataires et du Collège du travail sur leur vocation de centres de ressources pour l'écriture de l'histoire publique des mouvements sociaux, la journée sera consacrée à la présentation et la discussion de travaux d’historiennes et d’historiens sur les mobilisations autour du travail. Elle s’adresse à toutes celles et ceux qui sont engagé·es dans des mobilisations actuelles, au sein des syndicats, du monde associatif, des groupes politiques ou qui s’intéressent plus généralement à ces questions. Autour d’exposés portant sur des publications récentes des intervenant·es, il sera possible d’échanger sur les rapports multiples qui existent entre les luttes du passé et celles du présent. Cette journée regroupera les interventions de Anina Zahn, Anne-Valérie Zuber, Alexandre Elsig, Véronique Stenger, Joanna Haupt, Hadrien Buclin. Le programme détaillé sera communiqué mi-septembre.

Les Archives contestataires et le Collège du travail, qui sont installés depuis le début de cette année dans des locaux communs, souhaitent partager ainsi avec le public les connaissances acquises par la recherche en sciences humaines et sociales, plus particulièrement à partir de leurs collections.

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