En 2022, pour les 40 ans de l'occupation du squat du Conseil-Général, une collecte d'archives autour des mouvements d'occupation a commencé associant d'ancien·nes occupant·es et le collectif Rosa Brux. Les documents rassemblés sont désormais déposés aux Archives contestataires. Ils viennent compléter des archives déjà conservées ailleurs comme aux Archives de la Ville de Genève ou à l'Infokiosque.
Nous nous réjouissons de montrer les premiers résultats de cette collecte au cours d'une soirée publique:
le jeudi 27 juin à 19h. à la Maison de quartier de la Jonction
La soirée se déroulera en deux temps. D'abord des prises de parole par des personnes ayant versé leurs archives dans le cadre de cette collecte: des membres de Rhino, Youri Meyer, Colette Grand, Maria Watzlawick, Romed Wyder et d'autres…
Ensuite une table-ronde qui rassemblera des personnes qui utilisent ces archives dans le cadre de démarches mémorielles, scientifiques ou artistiques: Mathilde Chénin, Jeanne Gillard, Luca Piddiu, Alex Iordachescu et Paola Carbone.
Une sélection de 200 documents sera visible sur place.
Un buffet permettra de prolonger les échanges! Venez nombreuses et nombreux. La collecte n'est pas terminée! Si vous avez des archives, venez les montrer et discuter des possibilités de les rendre accessibles.
À Genève, dès le début des années 1970, l'occupation s'impose comme un outil majeur des luttes urbaines: occupation du centre autonome, occupation du Prieuré et du Centre femmes, occupations d'arbres et de terrains à Plainpalais, occupation de la maison du Cèdre aux Eaux-Vives, etc. Il s'agit de rendre visible un manque (espaces d'autogestions, logements accessibles, etc.) ou d'empêcher la destruction d'un lieu, mais aussi de contester en actes la mainmise du capital sur la ville.
Avec la restructuration industrielle du milieu des années 1970, la pratique de l'occupation s'étend aux luttes ouvrières: occupation du restaurant le Don Quijote, de l'Imprimerie du Courrier et bien sûr de SARCEM.
Le mouvement d'occupation de logements s'intensifie dans les années 1980 autour de la Régie populaire de relocation forcée dont le but est de rendre visible la pénurie de logement et d'organiser l'action directe. Argand, Racine, Conseil-général, Pré-Naville, les immeubles occupés se multiplient tandis que s'accélère la spéculation immobilière.
L'immeuble Rhino, à l'angle du boulevard des Philosophes et du boulevard de la Tour, deviendra l'emblème d'une période où fleurissent lieux de vies et de culture alternative. En 2007, son évacuation, ainsi que celle de La Tour dans le même quartier, provoque une nouvelle vague d'occupations qui se soldent toutes par une répression sévère (évacuations immédiates, inculpations).